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Courges décoratives : un marché qui diffère des comestibles
Courges décoratives : un marché qui diffère des comestibles
Octobre est le mois emblématique des courges comestibles, dont la récolte est achevée et prête à être commercialisée… C’est également la période d’achat des courges décoratives, attendues pour célébrer l’automne et la fête d’Halloween. Pourtant, ce légume n’a pas toujours été si populaire en Europe… Originaires d’Amérique du Sud pour la plupart, elles ont été introduites au XVIème siècle en France et ont détrôné d’autres représentantes de la famille des cucurbitacées comme les gourdes ou la traditionnelle citrouille. Au contraire des potirons à la forme aplatie et à la peau de couleur vive avec une chair orangée, la citrouille est plus ronde et possède une chair jaune et filandreuse. Les variétés de courges comestibles plébiscitées aujourd’hui, comme le potimarron, sont en fait des variétés très récentes (autour des années 1960 pour ce dernier).
Au détour des croisements entre variétés et espèces, le genre Cucurbita s’est bien étoffé avec des cultivars très différents : très gustatifs, comestibles, sans valeur culinaire, voire impropre à la consommation (comme c’est le cas pour les coloquintes) … Cette diversité est particulièrement mise en valeur autour d’Halloween, qui fait sa part belle aux courges de toute sorte !
Jack O’Lantern, du mythe au champ de courges
C’est aux Etats-Unis que la mode des courges creusées et sculptées pour la fête d’Halloween a débuté. Selon la tradition celte, ce sont plutôt des navets, betteraves, voire rutabagas qui sont creusés pour la fête d’Halloween, de l’All hallow’s eve, c’est-à-dire la veille de la fête de tous les saints (le 31 octobre). Cette coutume est liée à la légende de Jack à la Lanterne (Jack O’Lantern), très populaire outre-manche et surtout en Ecosse et en Irlande. Empêché d’entrer au paradis et en enfer, ce personnage de conte errerait à chaque anniversaire de sa mort, le 31 octobre, muni d’un navet creusé et empli d’une braise (d’où la lanterne). C’est pour lui faire honneur que les habitants ont pris l’habitude de creuser ces légumes racines. Plus tard, les courges, plus faciles à sculpter, les ont remplacés.
L’implantation en France
A la faveur des publicitaires et des commerçants qui avaient besoin de dynamiser leurs ventes avant Noël, la fête d’Halloween s’est implantée en France à la fin des années 1990. Sur notre territoire, elle se manifeste surtout par des décorations thématiques de tous les symboles classiques qui la caractérisent, dont les courges. Cultivées par les particuliers ou achetées en GMS et jardinerie, elles s’utilisent, sculptées ou non, en décoration dès la mi-octobre. Ce sont surtout les calibres 4/6 kg qui sont privilégiés, et donc des courges de taille moyenne. Du côté des prix, l’offre en jardinerie et GMS se situerait autour de 10€ pour des calibres moyens, contre 5€ pour le même calibre en circuit court. Une autre forme de commercialisation est également plébiscitée : la libre-cueillette. Facile à mettre en place, elle facilite les ventes, propose une animation appréciée du public et permet aux producteurs de gagner du temps lors de la commercialisation !
Diversité et poids !
En courges, il y a de tout : tailles, couleurs, formes, … Du côté des décoratives, les coloquintes sont assez répandues (attention à ne pas les implanter à proximité de vos parcelles de courges comestibles), mais les plus populaires sont sûrement les typologies Halloween, illustrée à merveille par la variété JACK O’LANTERN.
La variété classique en décoratif, JACK O’LANTERN est une plante coureuse au cycle de 110 jours. Elle est bien côtelée et d’un calibre moyen de 4 à 7 kg. Variété comestible.
Type Halloween mais précoce, son cycle semis/récolte dure seulement 95 jours. Attention à ne pas la semer trop tôt. Variété au port de plante plutôt compact, fruits de 4 à 7 kg.
Attention aux courges amères !
Plusieurs cas de courges comestibles amères ont été constatés ces dernières années. Même si ce phénomène est très rare et anecdotique, nous vous conseillons, pour en limiter le plus possible l’apparition, d’éloigner d’au moins 500 mètres vos courges comestibles de parcelles de coloquintes décoratives.
On suspecte en effet ces dernières de pouvoir contaminer les premières par pollinisation croisée. Cette contamination se traduit par la présence d’une substance amère appelée Cucurbitacine, présente naturellement dans les courges sauvages, et qui rend les courges comestibles impropres à la consommation.
Pour les concours, une variété géante est privilégiée : ATLANTIC GIANT, qui bat tous les records sur la balance ! Donnant d’énormes fruits côtelés (de 30 à 250 kg), l’ATLANTIC GIANT est une plante très coureuse au cycle de 125 jours. Des concours de poids sont d’ailleurs organisés par les producteurs et jardiniers passionnés, qui obtiennent des courges monstrueuses ! En 2023, le record du monde de la courge la plus grosse vient d’être battu par un professeur d’horticulture américain avec un spécimen atteignant 2 749 livres, soit environ 1 246,93 kg.